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La vie vue d'un rickshaw (vivre à Bombay)
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20 juillet 2008

Réflexions de voyage sur l'Inde.

[Cet article reprend celui de mon autre blog, "Quelques nouvelles d'Inde !!!"]

         En quelques mots, parce que 1) j'ai chaud, 2) une odeur de nourriture me titille les narines depuis la rue avoisinante, 3) j'ai un train de nuit a prendre. Oui, je suis une moufette tres occupee...

         Bon, je vous l'avoue : c'est l'eclate.

         Je sais, c'est agacant tout ces gens fascines par l'Inde. Mais moi, c'est l'Inde du Sud, alors ce n'est pas pareil. Un jour, il faudra que le Fennec vous raconte son voyage en Inde du Nord, corrobore par nombre d'autres temoignages et vous verrez que ce n'est pas le meme pays. Nous avons donc eu un apercu de Bombay, de l'Etat de Goa, du Karnataka et nous nous appretons a descendre plus sud au Kerala puis a aller a l'est dans le Tamil Nadu.

         Esthetiquement parlant (version intellectuelle) : les Indiens sont beaux. Mieux nourris que les femmes, c'est certain, donc plus grands, plus musculeux, un sourire magnifique, et je ne vous raconte meme pas le style. Je pense ecrire un traite : "De l'influence benefique des films de Bollywood". Franchement, on atteint sans probleme les Bresiliens. Pour les Indiennes des campagnes, plus de carences les rendent minces voire maigres et assez maladives ; dans les villes, de tres jolies femmes parfois. En tout cas, toutes sont toujours tres coquettes et bien appretees, qui des bijoux, qui des habits aux couleurs eclatantes ("sari" ou "shalwar kameez"), qui des tatouages au henne, qui des anneaux d'argent ou d'or dans les cheveux, la narine, les oreilles et autour des chevilles...

         Esthetiquement parlant (version superficielle, donc je vais vite...) : des sites archeologiques absolument sublimes, a Elephanta bien sur (baie de Bombay) ainsi qu'a Hampi, Badami, Pattadakal et Aihole. Des temples, des grottes sculptees... On etait presque seuls, avec une bonne vingtaine d'ecureuils a chaque fois. Des paysages de reve egalement, presque des decors peints tant les couleurs sont etonnantes et les reliefs nets...

          Gastronomiquement parlant : un festin. Un regal. J'aime le "paneer" dans tous ses etats (un fromage moelleux vraiment delicieux) et tous les pains (parattha, nan, chapatti, dosa, kulcha...). Meme la cuisine de l'Etat vegetarien dans lequel nous nous trouvons, le Karnataka, m'a conquise. Un petit bemol a Goa, ou les plats d'origine portugaise etaient trop acides. Pas de probleme cote piment, car je mange tres pimente sans probleme : ce midi d'ailleurs, bhaji de piments rouges et verts (beignets de piments entiers, hehehe) ! Sinon, l'abondance est moindre qu'en Chine et les petits en-cas de rue sont moins courants. Mais comme j'ai faim, j'arrete de vous parler de nourriture et je vous raconterai tout cela au retour avec photos a l'appui.

          Humainement parlant : etonnement, car je n'etais preparee a des relations pour le moins difficiles voire conflictuelles suite a de nombreux recits peu rassurants. Et bien, les Indiens rencontres jusqu'a present dans les trains, bus, gares et autres gargottes et restaurants sont extremements chaleureux et cordiaux. A Hampi, une dame ne parlant pas un mot d'anglais mais egalement ne parlant pas la langue de l'Etat (le kanada) a qui je suis juste allee demander une direction nous a fait entrer dans une grotte animiste situee sur notre chemin, puis nous l'avons retrouvee dans un temple a une demi-heure de la. Me prenant par la main, elle m'a entrainee dans un deambulatoire souterrain et sans lumiere, m'a guidee autour de l'autel central puis m'a ramenee a la surface. Experience extra-spirituelle ? Non, pas du tout. Simplement un geste extremement chaleureux, tres maternel et inattendu. Le touriste s'attend parfois a des situations uniquement commerciales...

             Securiteroutierement parlant : alors tu te souviens du chauffeur chinois fou. Si ce n'est pas le cas, je te laisse chercher sur mon ancien blog (la, dans la colonne de droite, aux environs du 20 juillet 2007). Bon, je lui ai trouve un maitre : le chauffeur de taxi indien. Nous avons affrete un taxi a la journee pour entreprendre une excursion lointaine. Et ici, le lointain, c'est 150 km, que tu peux parcourir en trois heures minimum mais aussi en six heures si tu prends le bus local... Et la, moment fort : ton chauffeur bien concentre sur la musique hindi qui joue a fond dans ses (et tes) oreilles, qui tape le rythme sur son volant, passe la main dans ses cheveux gomines et te regarde du coin de l'oeil dans le retroviseur, fonce a une allure incoryable sur une route digne parfois de Cuba pour doubler des camions. Car c'est une zone miniere tres importante, et les camions sont presque a la queue leu leu. Et ton taxi zigzague entre ces camions lourdement charges, hop je depasse le camion devant moi en klaxonnant a profusion, je me rabats de justesse tout en me prenant le ralentisseur en plein car le camion en face est double par un autre camion dix fois plus gros qui manque renverser une moto qui passe au milieu et la... le temps s'etire, les nuages s'immobilisent, la musique se fait vaporeuse... une vache sacree aux cornes peinturlurees traverse... Et, hop, c'est reparti, tu manques renverses trois ou quatres pietons, un singe court sur le bas-cote et tu te dis "vivement que l'on arrive...".

            Hebergement parlant : plutot de bonnes surprises, qu'il s'agisse du petit hotel de Bombay ou nous etions, tres propre, tres pratique pour sa localisation et tres bon marche, ou de Goa ou nous avons passe deux nuits dans un bungalow sommaire mais propre, dans une pension tenue par une famille extremement chaleureuse. A Hampi, un peu plus touristique, si la chambre etait propre, les draps ne m'ont pas parus des plus frais (j'ai repere des cheveux sur la taie d'oreiller) et nous avons donc sorti nos "draps special voyage" que j'adore. Ils ont trente ans au bas mot, etaient a ma grand-mere, sont passes par ma mere et ont atterri dans mon placard. Ils sentent bon la maison, sont tout doux et sont extremement leger (il ne reste pas beaucoup de coton depuis trente dans de lavages...) ; hotel un peu bruyant egalement, mais extremement bien situe (au pied d'un temple ancien) pour 4,50 euros pour deux la nuit... Quant au train, on y dort tres bien mais il faut evidemment prendre une classe permettant d'etre allonge et d'avoir la climatisation (j'ai fait un trajet en Thailande avec le ventilateur en pleine periode seche, ahem, je n'ai pas dormi... Pour deux ou trois euros de plus, je me permettrai de n'y recourir que si c'est vraiment necessaire), ce qui coute 12 euros pour 12 heures de train. Ce n'est pas trop cher, surtout quand tu peux avoir des "gulab jamun" avant de t'endormir et te reveiller avec des "alu dosa" (crepes fourres aux pommes de terre et aux oignons, que l'on trempe dans une sauce au fromage) et du "masala chai" (the au lait aux epices) !

            Shoppinguamenet parlant : quelques sublimes tissus et vetements de "Fabindia" (je crois qu'il y a un site, allez voir !), et je decouvre avec bonheur la legerete du "shalwar kameez" que l'on decrit tant dans les romans indiens. Une tunique plus ou moins longue, manches courtes ou longues, et un pantalon qui se serre sur les hanches, devient bouffant aux cuisses et descend en drapes sur les chevilles. On croirait que cela grossit, mais pas du tout, pas de frottements aux cuisses, en coton tres doux, c'est genial. Et l'etole pour ajouter la touche finale...

         La petite histoire : a Goa, la mousson etant tres forte, nous avons laisse sur le palier de notre bungalow nos chaussures trempees. Vue la pension et surtout le village, nous n'avions aucune crainte de nous les faire voler. Mais le matin, deux chaussures avaient disparu. De deux paires differentes, sinon ce n'est pas drole. Et toutes deux appartenant a Tac... Mes belles Crocs roses fluo etaient toujours la. Tac ne pouvait donc qu'utiliser ses tongues ou bien marcher avec une chaussure bateau et une chaussure de marche a chaque pied ! La proprietaire de la pension ne savait plus que faire, etait absolument desolee, mais des traces sur le sol nous avaient revele le coupable : un chien !!! Mais nous n'etions pas au bout de nos surprises. Je m'attendais a un chien errant, efllanque, affame et repousse par tous les villageois. Que nenni : un bon chien tout pimpant et joyeux, tres joueur, dont nous avons retrouve l'aire de jeu jonchee de chaussures depareillees, grignotee et enfouies a moitie dans le sable. Nous avons retrouvee une chaussure bateau, un peu rongee deci dela, mais de chaussure de marche point. Et le lendemain soir, revenant du diner, nous avons vu ledit chien et un chiot s'enfuir en courant dans les buissons. J'ai compris alors qu'il s'agissait d'un apprentissage du chien au chiot : comment chaparder les chaussures. Conclusion : Tac a de tres belles tennis indiennes...      

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