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La vie vue d'un rickshaw (vivre à Bombay)
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25 juin 2009

La loi de Murphy appliquée à l'Inde, où : la loi de la Moufette...

            Une des catégories de ce blog est intitulée "L'Inde et le non-sens de l'absurde". Une chose typiquement indienne, que j'ai théorisé (et copyrighté) lors de notre voyage cet été : cela signifie que oui, il y a des choses que nos yeux-cerveaux-corps d'Occidentaux bien qu'essayant d'être ouverts ne peuvent comprendre. Non vraiment pas, même avec toute la bonne volonté du monde. Des attitudes, des paroles, des interdits, une organisation, un fonctionnement inédits, étonnants, en deux mots : Incredible India...Travaux_immeuble


            Un exemple récent ? Une des grandes règles de la temporalité indienne est la quasi assurance que la mousson va arriver vers juin (début ou fin, comme cette année) pour durer jusqu'en septembre (en gros). Quatre mois donc où il est évident que la pluie va tomber, drue, provoquant des flaques et des torrents dans les rues au mieux, des glissements de terrain et des inondations au pire. Ce système dure depuis, oh, au moins ça. En tout cas, je vous assure que ce n'est pas un phénomène récent...
            En suivant ce constat, j'aurais pensé que les travaux de grande ampleur, concernant au hasard les routes par exemple, les terrassements, les excavations, devraient être entrepris quand il n'y avait pas d'urgence ou de pluies diluviennes : genre, entre la fin de la mousson et son recommencement. Pendant les huit à neuf mois de l'année absolument secs, quand pas une goutte de pluie ne s'abat sur Bombay. On aurait même pu penser pouvoir les entreprendre au moment de l'hiver indien, entre décembre et mars, quand il fait moins chaud (d'accord, cette année il a fait beaucoup plus chaud à cette période, d'au moins dix degrés).

              Et bien NON !!! Que NENNI !!! Pas du tout !!! C'est l'application de la loi de la Moufette, une conséquence de la loi de Murphy, que j'ai donc nommé "théorie du non-sens de l'absurde" : "si tu peux entreprendre quelque chose qui n'a aucun sens, au pire moment qui soit et dans les pires conditions qui soient, fais-le" !
             Le syndic de mon immeuble a donc décidé de lancer les travaux de rénovation du système d'évacuation d'eau de mon immeuble il y a trois jours. Le jour où la mousson a réellement commencé... Les ouvriers travaillent donc par intermittence, car les averses sont de plus en plus longues et intenses, que les torrents d'eau sont de plus en plus forts et que tout ça n'a aucune logique. Les travaux doivent durer quinze jours ? Je vous en reparle donc début juillet...

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Commentaires
C
@ Fanny : je ne me laisse pas prendre aux explications fallacieuses que donnent souvent les gens ici pour masquer les réalités du pays.<br /> Si les travaux étaient faits correctement avec des matériaux adéquats surtout et avec une main-d'oeuvre formée et réellement encadrée (et payée correctement !), les routes pourraient être refaites bien avant la mousson et tenir pendant celle-ci et bien après.<br /> De tous les pays soumis à une saison des pluies, une mousson ou une saison des typhons où je suis allée, l'Inde est le seul à commencer ses travaux pendant la mousson ! Et à les bâcler et les rater encore plus, parce que dans ce cas-là, ils auront à nouveau du travail l'an prochain, et l'année suivante et encore et encore...<br /> Alors, trouver des raisons fallacieuses plutôt que de dire, oui, l'Inde a un sérieux problème de ce côté-là, je peux le faire aussi bien que n'importe qui, mais je n'aime pas m'en contenter.<br /> <br /> De plus, je ne parle pas ici de l'évacuation des eaux de pluie, mais de celle des eaux usées : et en termes sanitaires, je ne pense pas que la gestion de ces eaux soit la meilleure venue au moment de la mousson...<br /> <br /> Donc, il n'y a pas de EUX ont mieux compris que NOUS, ou de EUX ont vu un sens caché que NOUS n'avons pas vu. Il y a simplement : les choses se font comme ça parce que c'est le règne, chez les élites hypocrites et chez les gens les plus démunis, du "à quoi bon ?".
F
En fait nous nous sommes faits la meme remarque il y a peu de temps en regardant les ouvriers regoudronner en debut de mousson l'une des arteres principales jouxtant notre quartier. "Le non-sens de l'absurde" comme tu le dis si bien. Et puis on m'a demande d'imaginer ce que serait devenue cette route si elle n'avait pas ete refaite avant la mousson: des nids de poule qui se creusent rapidement a cause des intemperies et qui, rendus invisibles par la montee des eaux deviennent reellement dangereux pour les automobilistes (seuls "accidents de mousson" que l'on m'a racontes : le nid de poule cache sous la flaque).<br /> Donc imagine ce que serait devenu ton immeuble s'ils n'avaient pas decide de deboucher les canalisations au debut de la mousson... C'est effectivement a ce moment la que l'evacuation doit etre la meilleure!! <br /> Est-ce vraiment un non-sens ou est-ce juste un sens qui nous echappe (couple a une mauvaise organisation, je le reconnais...)?
C
@ Thomas : c'est ce dont je me doutais mais n'étais pas très sûre (je partais du principe que tu énonces : payés à la tâche, ils iraient le plus vite possible pour en accumuler beaucoup ; payés à la journée, autant faire traîner les chantiers).<br /> <br /> Ta "note pour les non-moustachophones" est très intéressante : plusieurs fois, j'écris des trucs et je me dis ensuite que c'est énoooorme. Et je me corrige en me disant "on va croire que je suis raciste, le suis-je d'ailleurs devenue ?". Mais il y a des traits culturels tellement indiens, genre cette inefficacité volontaire voire calculée... et je me demande si on peut comprendre qu'on en fasse une règle générale sans avoir habité ici. Cela peut être mal interprété, alors même que la presse, les Indiens eux-mêmes la critique.
T
Les ouvriers ne peuvent qu'être payés à la journée vues leur "productivité" et la façon totalement ouverte dont ils assument leur fainéantise<br /> Note pour les non-moustachophones : n'allez pas crier au racisme, j'adore ce pays, mais la flemme est VRAIMENT le sport national ici... comme disait un grand économiste indien : "l'Indien est un très bon entrepreneur mais un très mauvais employé"... et c'est très vrai !!
C
@ Angélita : oui, tout à fait ! Ahhhh, les boum-boum des pioches (parce que le marteau-piqueur, j'ai l'impression que c'est réservé aux travaux de la municipalité)...
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