Où je vois "Slumdog Millionnaire".
Et où j'aurais mieux fait de m'abstenir. Bon, heureusement, c'était dans l'avion : je n'ai eu qu'à faire un geste pour stopper l'ennui qui me saisissait au bout de plus de cinquante minutes de film (j'ai fait un gros effort).
J'ai déjà dit ce que j'avais pensé du livre, un scénario pour film qui tente de se faire passer pour un roman ; et à l'écran finalement, cela ne me convainc toujours pas. Les acteurs ? Oui, bon, ils sont mignons mais ne cassent pas des briques : et je dois avouer que les gamins sont insupportables, leur manière de parler notamment qui confine au cours de diction répétée. C'est d'ailleurs souvent le risque quand des enfants jouent : il est rare dfe parvenir à conserver le naturel. Les adultes ne sont pas crédibles un instant sauf si l'on était dans une série française de la fin des années 1980. La scène d'incipit est la plus magistrale : les deux flics nous exposent tout les tenants et aboutissants, une véritable scène d'exposition racinienne. Sans la verve classique et sans contenu véritable.
Le rythme est mauvais, les flash-backs sont décidément aussi mal gérés que dans le livre : on les attend et hop, ils sont là ! Rien de surprenant donc. Quant à la musique, je suis désolée de l'avoir trouvée vraiment exécrable. Le seul morceau qui ait retenu mon oreille passe lors de la poursuite par la police des gamins qui jouent sur le tarmac. Le seul moment du film qui m'ait semblé avoir quelque chose d'intéressant, qui ait réellement une tension dramatique, c'est l'attaque du bidonville par les hindous lors des émeutes anti-musulmans. Là, il y a quelque chose, une intensité dans le jeu, dans les regards ; est-ce à dire que la crainte, tous ces gens n'ont pas besoin d'aller la chercher très loin pour la jouer ?
Il reste que l'ensemble du film est orchestrée de manière artificielle, toute spontanéité a été ôtée ce qui le rend donc niais au possible. Un grand film aurait pu être fait sur les destins étonnants des bidonvilles, ce n'est pas celui-là.